Jean Giono, Le
grand troupeau
Biographie
Jean Giono est né le 30 mars 1895 à Manosque,
en Haute-Provence. Son père, Jean-Antoine Giono, italien d’origine, était
cordonnier, anarchiste, libertaire, autodidacte, généreux, et son fils en
évoquera le souvenir dans Jean le Bleu.
Sa mère, Pauline Pourcin, née à Paris et d'origine picarde, est repasseuse et
tient son atelier de repassage mexicain et tient les cordons de la bourse. Jean
Giono n'a ni frère ni sœur.
Après des études secondaires au collège de sa
ville natale, Giono doit quitter le collège en raison de la mauvaise santé de
son père et les faibles ressources de sa famille, en seconde, pour travailler
et contribuer à la vie de la famille en 1911. Il devient employé à la banque de
Manosque jusqu'à la fin de 1929.
Première guerre mondiale
Fin 1914, Giono est mobilisé. En 1916, il
participe aux combats, batailles de Verdun, du Chemin des Dames, du Mont Kemmel.
Il découvre l'horreur de la guerre, les massacres, un choc qui le marque pour
le reste de sa vie.
Seconde Guerre mondiale
La première année de la Seconde Guerre
mondiale, Jean Giono est arrêté le 14 septembre pour avoir répandu son
pacifisme dans la population en lui disant de ne pas aller à la guerre. Relâché
suite à un non-lieu, il est démis de ses fonctions militaires.
Malgré la directive du Comité national des
écrivains qui dit qu’il ne faut pas collaborer, Giono continue à publier ses
œuvres sans respecter la règle. Ces œuvres ont eu beaucoup de succès. Durant
cette guerre, il s’occupe beaucoup de sa fille qui est atteinte de la tuberculose.
Il a beaucoup été critiqué du fait de l’utilisation
de sa pensée sous le régime de Vichy. Il a aidé en 1940 plusieurs personnes,
comme des Juifs et des communistes.
Jean Giono après pour
la Première Guerre Mondiale
Manosque en Haute-Provence
ou Jean Giono est né
Centre Jean Giono à Manosque
Résumé de l’œuvre
Ce
livre se déroule pendant les 4 années de la Première Guerre Mondiale. Quand
cette guerre est déclarée, les hommes sont appelés au front et sont laissés à l’arrière
les femmes, les enfants et les vieillards. À un moment, un troupeau de mouton
traverse le village et celui qui mène le troupeau est un bélier malade. On
rencontre alors la femme, la sœur et le père de Joseph. Le berger demande à la
famille de soigner son bouc et assure qu’il viendra le chercher plus tard.
On
vient sur le point de vue de Joseph, loin du front, qui est à côté de son ami
mourant. Il part pour rejoindre le régiment, là où il écrit une lettre à sa
femme pour expliquer les conditions dans lesquelles il vit. Olivier est ensuite
envoyé au front qu’il quittera traumatisé. Joseph doit partir à l’hôpital et sa
femme, Julia, travaille dans les champs pour remplacer les hommes. Elle apprend
par une lettre que Joseph s’est fait amputer le bras droit.
Olivier
revient voir son amante, Madelaine, pendant quelques temps avant de retourner
au front où il se bat ardemment. Madelaine, enceinte, refuse de suivre le
conseil de Julia d’avorter et désire garder l’enfant. Olivier, apprenant la
nouvelle, décide de se mutiler pour retourner parmi les siens. Madelaine
accouche en même temps que le berger venait chercher son animal. Le livre se
clôt à la bénédiction du berger qui a aidé à faire naître l’enfant.
Critique
Le
Grand Troupeau traite des conditions difficiles des soldats durant la Première
Guerre Mondiale. Cette œuvre décrit avec des détails l’horreur de la guerre et les
actions commises par les dits soldats. Elle décrit aussi les conditions de vie
des soldats et des familles restant à la campagne : Les femmes attendent avec
espoir leur époux et les hommes, conscients qu’ils vont mourir mais ne
comprenant pas le cheminement vers cette mort. Pour nous faire mieux comprendre
la réalité de la guerre, Giono utilise un registre familier et un vocabulaire
imagé. De plus il use du présent.
Illustration
d’un passage
Passage
:
Malgré le tard ils
étaient là, dessous la lampe du figuier autour de la table desservie : la
Delphine, le papé et Olivier le jeune. Ils ne parlaient pas. Il y avait avec eux ce berger de devant les
bêtes, sorti de l'ombre, sorti de la nuit tout à l'heure, blanc de poussière
comme une cigale sortie de la route.
La nuit est tant usée
d'étoiles qu'on voit la trame du ciel.
- Quarante heures, a dit
le berger, quarante heures d'un seul tenant, comme un fil de sabre.
- Et ça fait trop, a
dit le papé.
- Il n'y a faute de
personne, a dit le berger, c'est la faute au sort.
- Faute ou pas faute,
a dit le papé, c'est quand même trop de souffrances pour les bêtes.
Et maintenant, ils
fument leurs pipes.
Ça nous a pris le
premier jour, dit le berger, le regard lancé dans la nuit. On était dans les
hautes pâtures, par un temps comme jamais. Les herbes, c'était comme de la
nouvelle mariée, toutes en fleurs blanches et du rire d'herbe qui luisait sur
des kilomètres. Et voilà que je vois, sur l'étage de la montagne, en dessous de
moi, deux hommes bleus qui marchaient en plein foin, en plein au beau milieu du
plus gras, comme ceux qui s'en foutent. Ça, je me dis, ça c'est les bleus de la
gendarmerie de Saint-André : l'Alphonse a dû avoir encore un coup de revertigot
avec la femme de la passerelle et de
fait, ils allaient chez l'Alphonse. Ils y vont, ils le touchent juste de la
voix, sans s'approcher, et c'est mon Alphonse qui va à eux. Après ça ils
descendent le val, ils remontent vers le logisson du Bousquet. « Ça, je me dis,
ça alors, celui-là, c'est pourtant un calme ! «
De là, ils vont vers le Danton, puis vers l'Arsène et puis, ils tournent
la montagne vers les pâtures de l'autre versant. On voyait tout le serpentement
de leur chemin marqué dans nos herbes. L'Alphonse avait parqué ses bêtes. Il
s'en alla sous le cèdre. Je le voyais là-bas, debout, la tête renversée en
arrière, comme s'il buvait à une bouteille : il sonnait de la trompe. Le son
vient me trouver dans mes herbes. Et puis, j'entendis sonner le Bousquet et le
Danton, et l'Arsène, et sur l'autre versant, toutes les trompes sonnaient.
Alors, sans savoir,
je me mis à souffler moi aussi à pleine bouche, et, malgré le beau jour et le
rire de toutes les reines des prés, je sonnai comme pour la mort du chien.
Vint l'après-midi. Je
voyais les hommes réunis sous le sapin 34. Je me disais : « Qu'est-ce qui t'a
pris, à toi, de monter ici aujourd'hui, tu serais en bas en train de savoir… »
Mais, voilà qu'un
d'en bas, que j'ai su être ensuite le Julius d'Arles, sort de l'ombrage et là,
au beau clair, se plante des pieds et sonne vers moi le long son d'appel à trois
coups, celui qui dit : « Viens tout de suite ! »
Alors, d'un bon coup
de sifflet, je jetais toutes mes bêtes dans la pente.
Sous l'arbre, les
paquets étaient prêts, et les amis m'ont dit : « On part ! » J'ai dit : « Ici
l'herbe est belle. » On m'a répondu : « Oui, mais on part à la guerre ! »
Illustration
de l’extrait :
Hommes qui partent à la guerre
Affiche 1
Nous pouvons voir une main qui verse
des pièces et au fur et à mesure que les pièces tombent, elles se transforment
en balles. Dans le fond, nous pouvons voir un Script Voucher (forme de crédit
du temps=argent) qui explique le nombre de balles que l’on peut créer avec 5£.
Le texte du haut, « Transformez votre argent en balles à la poste» nous incite
a donner de l’argent pour faire des munitions. À ce moment-là, les armées
avaient besoin de munitions (armes, balles etc…) mais il fallait financer la
création des armes. Donc cette propagande incitait les gens à payer et donner
de l’argent pour aider l’armée.
Affiche 2
Nous pouvons voir un homme assis
sur un fauteuil avec une petite fille sur ses genoux qui tient un livre, et un
petit garçon qui joue par terre avec des petits soldats et des mini-armes à
feu. L’homme, qui peut être le père, a un visage grave et déçu. Le message en
bas dis «Papa, qu’as-TU fait durant la guerre?». Dans ce message, le «tu» en
majuscule est adressé à l’homme, le père de famille. C’est une façon de culpabiliser
les hommes et de leur faire comprendre que quand la Guerre finira, ceux qui
n’auront pas participé vivront avec la honte de n’avoir rien fait de grandiose
durant la Première Guerre Mondiale.
Affiche 3
Nous pouvons voir une rangée de
soldats habillés en vêtements de guerre de la Première Guerre Mondiale. Ils se
tiennent droit, regardent droit devant, au garde-à-vous. Au milieu de la rangée
de combattants, il y a une pancarte de la taille d’un homme où il est écrit :
«Cet espace est réservé à un homme convenable». Ce message incite les hommes
qui regardent cette affiche à penser que cet homme «convenable» est eux, et personne
d’autre. Le texte supérieur est :
«Il y a encore une place pour vous dans la ligne». Le pronom « vous »
ne décrit personne mais en même temps s’adresse à tout le monde. Le texte
inferieur indique : «Allez vous placer». Ceci met au défi l’honneur
et l’orgueil de l’homme. Il y a aussi un jeu de mot anglais « Fit »
et « Fill » : seulement un homme convenable peut tenir dans les
rangs des soldats.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire