Analyses de l'équipe 6


Biographie d’Ernst Jünger


 Ernst Jünger est né le 29 mars à Heidelberg dans l’empire allemand et est mort à l’âge de 102 ans le 17 février 1998 dans la ville de Riedlingen. Ernst a participé au deux guerres mondiales en tant que militaire.
            Sa première œuvre est justement Orage d’acier, publiée en 1920. Ce livre est une œuvre autobiographique où il nous raconte toute l’horreur de la guerre qu’il a vécue pendant ces 4 années… Il est reconnu comme écrivain allemand et non comme soldat. Il est devenu connu grâce à justement l’œuvre Orage d’acier. Il a reçu le prix Goethe en 1982 mais ceci engendra des polémiques et des manifestations. Il a été une figure intellectuelle de la révolution au moment de Weimar.
            Il est resté éloigné du monde politique quand les Nazis étaient au pouvoir. Jusqu'à la fin de sa vie, il a publié des récits et de nombreux essais ainsi qu'un journal des années 1939-1948 et un des années 1965-1996.
            Parmi ses récits, Sur les falaises de marbre (écrit en 1939) est l'un des plus connus après Orage d‘acier. Comme Ernst Jünger parlait bien français, son œuvre a été intégralement traduite en français et il fait partie, avec Günter Grass et Heinrich Böll, des auteurs allemands les plus traduits en France.
            Pour son centième anniversaire(1995) Ernst Junger a été invité à l’Elysée par François Mitterrand car le président français avait beaucoup de respect pour lui.


François Mitterrand et sa femme avec Ernst Jünger lors de son 100e anniversaire.


Carrière Militaire
Jünger s’est porté volontaire pour rejoindre l’armée allemande en 1914, dès le début de la 1e Guerre Mondiale et servit en tant qu’officier sur le front Ouest tout au long de la guerre. Il fut engagé en tant que lieutenant dans son service militaire. Pour récompenser sa participation durant la guerre, dans laquelle il reçut 7 blessures, on lui donna la médaille ‘’Pour le Mérite’’ ou ‘’Für das Verdienst’’, le prix le plus élevé qu’un militaire peut recevoir en Allemagne.



Photo de Ernst Jünger au lendemain de la Première Guerre mondiale, en uniforme, avec les décorations obtenues lors de la Guerre. Cette photo figure sur certaines éditions d’Orage d’acier.


Durant son service, il prit le temps d’écrire son témoignage sur une quinzaine de carnet qu’il apporta.
Jünger prit le temps d’étudier la zoologie et la botanique après avoir temporairement arrêté son service militaire en 1923.
            Il était en opposition par rapport à l’influence nazie de Hitler sur l’Allemagne, même durant les années intenses de dictature. Il retourne en service durant la Deuxième Guerre Mondiale en tant qu’Officier d’État-Major à Paris.
            En 1943, il s’oppose de manière décisive au totalitarisme et ses effets sur la société, une opinion qu’il développe dans Der Friede (La Paix), un livre qui fut publié en 1948. Finalement, il fut expulsé de l’armée après avoir eu une implication indirecte dans le plan de certains officiers qui avaient pour but de secrètement tuer Hitler.

Réalisme dans Orage d’Acier d’Ernst Jünger

Problématique : Le roman Orage d’acier est-il réaliste ?


  En tout premier lieu, le roman Orage d’acier est une adaptation du journal personnel d’Ernst Jünger. Cette œuvre n’est pas fictive, elle est inspirée d’évènements réels. À quel point ce roman est-il fidèle au réel ?
Tout d’abord, les évènements réels ont tous pris place à un moment et un lieu précis. Tout au long de son œuvre, Jünger écrit sur son aventure en tant que soldat de l’armée allemande lors de la Première Guerre Mondiale en donnant des références temporelles et spatiales précises, par exemple lors le 6 Mai 1917 : ‘’Nous reprîmes notre marche vers Brancourt, que nous connaissions bien et le lendemain, nous gagnâmes par Montbrehain, Ramicourt et Joncourt la position Seigfried, que nous n’avions quittée qu’un mois auparavant. Le premier soir fut orageux; de violentes ondées cinglaient le terrain inondé. Mais une série de beaux jours chauds ne tarda pas à nous réconcilier avec notre nouveau séjour. Je savourais à grands traits la splendeur du paysage, sans me soucier des boules blanches des shrapnells et des cônes soulevés par les obus’’. Ce genre de passage permet au lecteur de suivre le déroulement de la Grande Guerre à travers le roman. En outre, ces références mettent en relation directe les événements ‘’réels’’ de l’histoire avec ceux décrits de Jünger.
Malgré le fait que ce roman soit autobiographique, Ernst Jünger nous fait quand même part des sentiments, motivations et pensées de ses collègues, par exemple dans ce passage: ‘’Nous avions quitté les salles de cours, les bancs de l’école, les établis, et les brèves semaines d’instruction nous avaient fondus en un grand corps brûlant d’enthousiasme. Élevés dans une ère de sécurité, nous avions tous la nostalgie de l’inhabituel, des grands périls. La guerre nous avait donc saisis comme une ivresse. C’est sous une pluie de fleurs que nous étions partis, grisés de roses et de sang. Nul doute que la guerre ne nous offrit la grandeur, la force, la gravité. Elle nous apparaissait comme l’action virile: de joyeux combats de tirailleurs dans des prés où le sang tombait en rosée sur les fleurs. Pas de plus belle mort au monde...Ah! Surtout, ne pas rester chez soi, être admis à cette communication.’’ La première fois qu’il va dans un camp d'entraînement ou lors de sa première bataille, Jünger écrit que lui et ses frères d’arme étaient là pour servir leur patrie, pour vivre des aventures, pour avoir la fierté d’être soldats. Ainsi, on comprend mieux Jünger et également d’autres soldats ayant participé à cette Grande Guerre. On voit donc l’état d’esprit réel des troupes allemandes pendant la guerre.
Ce témoignage de la guerre est un récit des missions, des combats, de la campagne militaire de Jünger. La description des combats est riche en détails mais surtout faite à travers les yeux d’un « Boche » : «Certes, nous entendions siffler des balles dans la tranchée, nous recevions aussi parfois quelques obus des forts de Reims ; Mais ces petits incidents de la guerre restaient bien en-deçà de notre attente. Néanmoins, quelque mésaventure venait parfois nous rappeler le sérieux mortel caché par ces semblants de hasards. Par exemple, le 8 janvier, un obus s'abattit sur La Faisanderie, tuant notre adjoint au chef du bataillon, le lieutenant Schmidt. On disait d’ailleurs que le commandant de l’artillerie française, qui dirigerait le bombardement de nos lignes, était le propriétaire de ce pavillon de chasse.»
Les récits présents dans ce roman ne sont donc pas faits par un historien ni un auteur de fiction, mais bien par un témoin, un acteur de la Première Guerre Mondiale. Ces descriptions ne sont pas inspirées par des faits réels, ce sont des faits réels tels que vus et surtout vécus par Ernst Jünger.
Durant toute l’œuvre, on retrouve les personnes qui ont croisé le chemin de Jünger. Ces personnages ont un langage qui leur est propre, défini par leur classe sociale et leur nationalité. Par exemple, on retrouve la mention du grade de plusieurs militaires: « Le lieutenant Meyer; le sous-officier Dujesiefken; le fusilier Haller.» La conservation telle quelle des dialogues montre le réalisme de l’œuvre, par exemple Clément, un français, parle français (l’auteur n’a pas traduit) et Jünger donne des spécifications sur l’état d’esprit de celui-ci: « Clément sous son rasoir-couteau avec l’accent sourd des paysans champenois: ``Et coupe la gorge avec``, en se passant l’arête de la main tendue sur le cou. À son grand effroi, Clément répliqua d’un air flegmatique: ``Quant à moi, j’aimerais mieux la garder``, faisant montre ainsi de ce calme qui sied au guerrier ». Les personnages sont décrits sans complaisance par exemple dans le passage: ‘’Ces deux gamins, dont l’un pouvait avoir huit ans et l’autre douze, étaient tous vêtus de feldgrau et parlaient couramment l’allemand. Quant à leurs compatriotes, ils ne les connaissaient que sous le nom de Schangels, appris de nos soldats. Leur plus vif désir était de pouvoir un jour monter en ligne avec leur compagnie. Ils savaient faire l’exercice sans faute, saluaient les supérieurs, prenaient place à l’aile gauche de la compagnie lors des appels et demandaient une permission lorsqu’ils voulaient accompagner l’aide-cantinier à Cambrai pour ses achats. Quand le deuxième bataillon, l’un d’eux, nommé Louis, devait rester à Douchy sous l’ordre du colonel Von Oppen; aussi ne le vit-on pas durant la marche; mais à l’arrivée du bataillon, il bondit joyeusement hors du fourgon à bagages où il s’était caché. Il paraît que l’aîné fut plus tard envoyé en Allemagne, dans une école de sous-officiers.»
Ainsi, l’auteur reste fidèle à l’identité de ces personnes, qui elles étaient réellement. On voit donc les interactions vécues par Jünger avec ces personnes telles qu’elles ont vraiment été.
Ainsi, par les références spatio-temporelles, par la présentation de l’état d’esprit des soldats, par les descriptions faites à travers les yeux de Jünger et par la description et le langage particulier des personnages, cette œuvre est fidèle à la réalité. Ce roman est réaliste : c’est un témoignage de la guerre 14-18.


Illustration d’un passage
Le passage que nous avons choisi est celui où Ernst Jünger reçoit la médaille pour le mérite en récompense pour tout son effort durant la guerre :

 « Je partageais ma chambre avec un jeune aviateur de l’escadrille Richthofen, nommé Wenzel, l’un de ces longs corps à l’allure aventureuse que ne cesse de produire notre pays. Il faisait honneur à la devise de son escadrille :” Increvables, mais cinglés!“ et avait déjà descendu en combat aérien douze adversaires, dont le premier lui avait auparavant fracassé l’humérus d’une balle.
Je fêtai ma première sortie avec lui, mon frère et quelques camarades, qui attendaient leur train de soldats, au mess du vieux régiment de la Garde hanovrienne. Comme on mettait en doute notre aptitude au combat, nous nous crûmes obligés d’honneur à faire de divers côtés l’escalade d’un fauteuil colossale. Mal nous en prit : Wenzel se cassa le bras, et le lendemain matin, je me trouvai au lit avec quarante de fièvre, et pis encore : la courbe de température exécuta même des offensives suspectes en direction de cette ligne rouge, passé laquelle d’art d’Escapade se déclare impuissant. Avec de telles températures, on perd le sens du temps ; tandis que les infirmières défendaient ma vie, je restai étendu, en proie à des rêves fiévreux qui souvent sont pleins de gaieté. Ce fut l’un de ces jours-là, le 22 septembre 1918, que je reçus du général Von Busse le télégramme suivant :
Sa Majesté l’empereur vous a conféré la Croix Pour le Mérite. Au nom de la division tout entière, je vous adresse mes félicitations. »




Cette image correspond au passage choisi car la médaille du mérite est la distinction reçue par Ernst Jünger.


Nous avons choisi cette image car le tunnel représente les tranchées donc les combats auxquels Jünger a participé. La noirceur du tunnel fait écho avec le côté sombre est sinistre de la guerre puisque lors des combats dans les tranchées Jünger a été blessé et a vu c'est compagnon mourir à ses côtés. De plus, le tunnel est creusé sous terre, d’ailleurs on peut observer la terre qui forme les parois du tunnel, tout comme pour les tranchées. En outre, la lumière au bout du tunnel montre la fin des combats et le début d’une certaine récompense et sérénité. La lumière se trouve à la fin du tunnel tout comme le moment où Jünger reçoit la croix Pour le mérite, à la fin des combats et aussi du livre. 



Nous avons mis cette image car on y voit un chef plus âgé et plus gradé qui remet une médaille à un soldat plus jeune, ce qui est le cas dans la scène que nous avons choisie. En plus, cette image date de la première guerre mondiale comme notre roman.




Sur cette image, le président des États-Unis, pays qui est une grande puissance mondiale de nos jours, remet une médaille de mérite à un soldat de sa nation. Donc, on peut voir le parallèle avec les deux cérémonies par le fait qu’Ernst Jünger se fait récompenser par une autorité. Ce soldat avait fait des actions remarquables pour son équipe, cela reflète la participation volontaire d’Ernst Jünger dans l’armée  allemande.





1 commentaire:

  1. Bonjour, j'ai lu orages d'acier eux éditions livre de poche.
    Vous avez mis sur cette un extrait qui est la toute dernière page ou vous avez écrit : "d'art d'Escapade".
    Dans le livre (livre de poche) c'est écrit : "l'art d'Escupade".
    Je pense que ce serait : "l'art d'Esculape" qui signifie la médecine.
    Merci de me répondre
    Bien a vous.

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